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Un projet pour lutter contre le décrochage scolaire

Dernière mise à jour : 4 janv.

Hello la team PE !


Dans cet article, nous allons parler du décrochage scolaire mais surtout comment je l’ai diminué dans mes classes de 2S.


Remettons le contexte, lorsque j’enseignais à Schaerbeek, étant dernière arrivée dans les enseignants en mathématiques, j’avais dans mes attributions les classes de 2S. Dans ces classes, tu retrouves les élèves en difficulté scolaire qui n’ont pas réussi leur CE1D. Autrement dit, c’est un public démotivé et qui n’est plus connecté avec l’enseignement. Ils viennent en classe parce qu’il y a l’obligation scolaire et ils se laissent vivre car ils savent qu’à la fin de l’année ils pourront se diriger vers l’enseignement technique ou professionnel qui était jusqu’à présent désapprouvé par leurs parents.


Lorsque tu as ces classes, tu as deux choix, soit tu subis ton année, soit tu mets un projet en place. Pour ma part, après avoir subi ces classes en tant que jeune enseignante, j’ai choisi de me secouer et de me mettre à la deuxième option.

La première année, je me suis contentée de modifier mon cours, d’y ajouter des activités numériques, des vidéos, des révisions sous forme de jeux,… Et déjà juste avec ces petits changements, les élèves ont déjà adopté un autre comportement. Attention, je ne dis pas que je n’avais plus aucun échec mais au moins leur comportement était déjà plus propice aux apprentissages et je commençais à prendre plaisir à enseigner dans ces classes. Et ce que je préférais, c’était le côté humain, quand tu leur donnes de l’importance et quand tu leur montres que tu te préoccupes de leur réussite, ce qu’ils te rendent est décuplé et au final, ta motivation grandit de plus en plus !

La deuxième année, j’ai impliqué les collègues qui avaient les élèves dans mes idées folles et je me suis embarquée dans la paperasse administrative pour avoir du budget. Je peux te dire que la commune de Schaerbeek a été super généreuse, j’ai reçu un très beau budget qui m’a permis d’organiser une sortie par mois sans que les élèves ne déboursent un euro ! Entre les sorties fun comme Koezio, les sorties scientifiques au Pass, les sorties culturelles de mes collègues de français au théâtre, les élèves ont découvert que l’école c’était aussi quelque chose de sympa !

Décoration de l'armoire 2S

Et la troisième année, pour aller encore plus loin, j’ai proposé à une collègue de se lancer avec moi dans du co-titulariat et nous avons travaillé sur le thème Harry Potter. J’ai évidemment (encore une fois) changé mon cours pour l’adapter au thème et j’ai passé mes vacances d’été à décorer les deux locaux classes. J’ai récupéré des armoires au travail de ma maman, et j’ai passé des heures à imprimer, plastifier et découper mais quand on aime son métier, on ne compte pas ! J’avais mis en place dans une armoire des boites à outils. Les élèves avaient à leur disposition un référentiel de math avec des définitions et des synthèses, des équerres, des compas, des calculatrices, des crayons et des gommes. Ma collègue de français avait mis des bescherelles et des dictionnaires. Ils ne pourraient plus trouver d’excuse pour ne pas travailler !


En début d’année, les élèves ont eu droit à la cérémonie du choixpeau (je remercie mon compagnon pour les enregistrements personnalisés pour chaque élève) et la première sortie basée sur la coopération et la cohésion de groupe.


Après la troisième année d’investissement dans ces classes de 2S, je peux te dire que le pourcentage d’échecs était moins élevé mais je tenais compte que certains ne continueraient pas dans le général et je ne les oubliais pas !

J’ai donc mis en place un parcours de réorientation durant l’année.


Une matinée était consacrée à 4 ateliers proposés par l’EFP de Uccle dans lequel ils découvraient leur profil, les métiers qui pourraient leur correspondre et quel parcours ils devraient suivre pour se diriger vers ceux-ci. Ma collègue de complément français les avaient emmenés à la cité des métiers dans le même but et ensuite je les ai inscrit au défi des talents organisés par l’EFP. Ils ont tellement été super et investi qu’ils ont remporté la première place, quelle fierté !

Malheureusement le COVID s’en est mêlé et les activités prévues ont du être annulées… Contrairement à l’année précédente, ils n’ont pas eu droit à l’activité militaire, le passage de NRJ School Up, le petit déjeuner international et les autres surprises organisées…

Je te partage maintenant les étapes à mettre en place pour créer ton projet :

  1. Trouver l’objectif, le pourquoi tu te lances là-dedans. Est-ce pour ton plaisir ou pour aider tes élèves ?

  2. Trouver le quoi. Quel genre de projet tu souhaites mettre en place, un projet propre à ta discipline ou interdisciplinaire ?

  3. Trouver avec qui. Se lancer seul.e ok mais avec des collègues, ton projet aura plus d’impact et plus de sens. Attention à déterminer la motivation de chacun, pour cela, organise une réunion pour parler de ton projet et de savoir si les collègues participants souhaitent accompagner ou organiser. Tu auras besoin des deux mais en déterminant le souhait de chacun dès le début, pas de mauvaise surprise !

  4. Planifier. Il est temps de partir à la recherche des sorties et des activités. Demande aux collègues participants s’ils souhaitent une sortie en particulier qui serait intéressante pour leur cours par exemple. Les activités doivent être bénéfiques soit pour la cohésion de groupe soit pour les apprentissages. Il va de soit qu’on ne va pas chaque mois à Walibi…

  5. Demander un budget. Qui dit élève en décrochage, dit généralement parents qui ne sont pas prêts à payer des sorties en motivant leur décision par la traditionnelle phrase « doubler n’est pas une bonne chose, je ne vais pas lui faire cela comme cadeau ». Donc si tu constitues un projet qui tient la route et que ta direction t’appuie, ton PO pourrait débloquer un budget et peu importe le montant, cela diminuera la douloureuse pour les parents et les incitera à payer la différence. Mais discutes-en avec l’économe de ton école car généralement les budgets ne sont pas tous utilisés et on peut toujours trouver des solutions !

  6. Ton projet est accepté ! C’est le moment de construire le calendrier, de s’occuper de l’administratif pour l’école afin que rien ne bloque le jour J. Crée un document partagé avec tes collègues, que chacun puisse s’inscrire sur les sorties qui l’intéressent et qu’ils puissent éventuellement préparer le lien qu’ils feront avec leur cours.

  7. Profite de ton année, prends plaisir dans les activités et immortalise-les car en journée portes ouvertes c’est toujours bien de montrer aux parents qu’on ne laisse pas tomber les élèves en difficulté !


En conclusion, le décrochage scolaire dépend des élèves mais aussi du professeur. Si déjà toi, en tant qu’enseignant, tu ne prends pas plaisir à enseigner dans une classe, les élèves le ressentiront et ils ne seront pas impatients de venir à ton cours. Attention, je ne dis pas que parce que tu es motivé.e, tu éradiqueras le fléau du décrochage scolaire mais en tout cas tu contribueras à sa diminution.


À très vite !


N’hésite pas à télécharger gratuitement le guide « Madame Enseigne t’accompagne dans ton projet » !

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